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mercredi 30 avril 2014

L'assassinat de Spider-Man par le lâche Marc Webb

Cette semaine, on parle évidemment de The Amazing Spider-Man 2.

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Et la nôtre, de bataille : survivre au film

C'est moins de deux ans après son 'premier' épisode que l'homme-araignée revient au cinéma, dans une optique de capitaliser bien évidemment sur la vague de super-héros qui continue de déferler sur les écrans. Cependant, la Columbia n'a guère que la marque Spider-Man pour profiter de cette manne, et c'est après un accueil timoré réservé au reboot de l'Araignée que tout le monde s'est remis au travail, espérant trouver une légitimité dans l'exploitation éhontée du patrimoine développé par Sam Raimi il y a pourtant si peu de temps.

Si, dans une magnanimité toute geek (et peut-être je l'admets, un fourvoiement personnel), on trouvait quelques points positifs au film de Marc Webb malgré son statut bâtard de reboot (dont une chouette alchimie entre les acteurs et la possibilité de voir l'homme-araignée se balancer de nouveaux du bout d'une toile), difficile de retrouver ici les mêmes qualités dans le chaos pachydermique qui ébranle le film : vilains de carnaval (un énorme "bravo" à Paul Giamatti et Jamie Foxx pour leur jeu tout en finesse), réalisation toute entière tournée vers ses effets numériques, intrigue à tiroirs sans enjeux, absence de cohérence servile, et, c'est le plus grave quand on évoque Spider-Man, psychologie de pacotille pour tout le monde !

Le cinéma se retrouve donc parfois sur les mêmes rails que le comic-book : avec le même sentiment de déjà-vu, les refontes, les reprises et autres reboots. En l'an 2000, quand le scénariste Brian Michael Bendis se retrouvait sur le titre Ultimate Spider-Man, il avait la charge de revisiter 40 ans de continuité, avec les rails tous tracés. Ultimate Spider-Man est un beau succès, en partie pour la capacité de Bendis à y faire vivre ses personnages par des dialogues crédibles, et a recréer des saynètes de vie adolescente justes et émouvantes. On sentait Marc Webb et ses scénaristes vouloir pousser dans cette direction, et exploiter très à propos le couple Gwen Stacy/Peter Parker. Leurs scènes en commun fonctionnaient un temps si l'on faisait fi de la caractérisation des personnages, un peu plus porté sur un hommage mis à jour qu'une réelle déférence aux comics. Andrew Garfield et Emma Stone partageaient une certaine complicité dans le premier film, qu'on retrouve parfois ici et là mais sans l'audace et le cœur qu'il faut - ces jolis moments réminiscents du teen-movie sont bien absents, la faute à une intrigue qui, soufflant le chaud et le froid concernant leur relation, ne finit que par provoquer une frustration vite remplacée par une indifférence polie devant les transitions nécessaires que ne fait qu'ignorer le film. On y perd toute romance et profondeur dramaturgique, d'autant que Peter Parker n'est plus le jeune homme maladroit et timide qu'il a toujours été dans le comics et chez Sam Raimi ; avec le changement d'acteur, Peter est moins étudiant renfermé que beau gosse qui s'ignore faussement, humour plat à la clef.


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Dans les bureaux de la Columbia, on attend les chiffres du BO avec impatience

Pour faire "joli" et marcher sur les plates-bandes du concurrent Marvel, le film ouvre les perspectives et introduit en catastrophe ses personnages, certains déjà connus et révélés autrefois sous un meilleur jour : on pense notamment à Harry Osborn, interprété par le prometteur Dane DeHaan, révélé dans l'infiniment meilleur Chronicle de Josh Trank en 2012 (dans lequel il joue la même partition, comme c'est étrange !). Le jeune acteur s'en sort parfois bien quand le scénario lui en donne la peine, mais globalement on a l'impression d'assister à l'énième caprice d'un gamin pré-pubère : Spider-Man lui refuse une faveur, et Harry se jette sur son canapé en pleurant. On s'en doutait, il est bien idiot de caractériser ainsi un personnage d'une telle importance, dont tout l'héritage paternel Osbornien est évacué au profit d'un prétexte fallacieux qui ne fait jamais vraiment sens (chez Sam Raimi, chaque décision a son importance). Deux scènes maladroites effleurent le début du problème, dont l'une de dialogue opposant Harry à Electro, où l'on capte de façon très ténue le potentiel du fils Osborn, sitôt apparu, sitôt enfoui sous un maquillage malheureux et des répliques d'une stupidité à se boucher les oreilles.

De la même façon, on se contente de deux scènes à la limite du caméo, dévolues à la pauvre Felicity Jones qui n'a pas beaucoup d'espace pour incarner Felicia (dont on devine le patronyme, "Hardy" - la Chatte Noire). La jeune actrice, qu'on a bien aimé dans Like Crazy de Drake Doremus, perd son temps en attendant mieux, tout comme Sarah Gadon venue faire un break de chez Cronenberg. La nouvelle génération d'acteurs n'est décidément pas gâtée. Mais ce serait bien inconscient de notre part de nous en remettre à Jamie Foxx, qui occupe les trois quarts du film (le titre anglais du film est "Rise of Electro"), pour relever le niveau : son rôle de petit employé de chez Oscorp est d'une nullité captivante et ne partage aucun point commun avec le Electro capricieux et ridicule qu'il essaie de mettre en chair. L'écriture des personnages est d'une telle fainéantise qu'on s'arrête bien vite à essayer d'y trouver sens, d'autant que les motivations de chacun sont étourdissantes de connerie. Pire : on en vient même à se demander si, par exemple, un Peter Parker unidimensionnel, fade et beau gosse n'est pas l'idée idéale pour le film, quand on voit la façon dont le scénario traite ses personnages "différents" et en marge de la société. Les auteurs du film ont clairement une certaine réticence à tâcher de les comprendre.


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Un fragment de romance persiste, mais c'est déjà trop tard

Il restait cependant une dernière chose à peine effleuré par Sam Raimi dans son cycle : le personnage de Gwen Stacy. Le réalisateur y allait pourtant de son clin d’œil dans l'une des scènes finales du premier épisode, en mettant en danger Mary-Jane de façon similaire à la façon dont périt tragiquement Gwen dans le comics. Au cinéma, interprétée l'espace de Spider-Man 3 par Bryce Dallas Howard, le personnage existait peu malgré le lourd fardeau qu'il symbolise : avec la mort de l'oncle Ben, il est l'une des constantes pourtant fondamentales du héros (lequel, dans le comic-book, est responsable de la mort de Gwen, kidnappée par le Bouffon Vert).

On pouvait donc "espérer" que Marc Webb parte sur les traces de la déférence de vieux fan, d'autant que Mary-Jane est toujours absente des rayons - on apprenait, au cours du tournage, que MJ faisait pourtant partie du film avant de se faire purement et simplement couper du résultat final. Le dernier acte du film tente péniblement de rattraper tout le sabordage précédemment entrepris, avec une vigueur qui fait date dans l'absence de prise de parti. C'est impersonnel, cynique, gratuit et sans surprise. C'est simple, on assiste à un film affichant un mépris total de son public, enchaînant les situations vues et revues, dépossédant ses personnages de leur humanité et de ce pourquoi on pouvait les aimer. Le film vogue ainsi au gré de son trop-plein de sous-intrigues et saute de l'une à l'autre sans y mettre les formes, loin de là. C'est qu'on se contrefiche de ce qu'il se passe tellement le film se donne des airs importants, de son ouverture hors-sujet à sa conclusion, dramatiquement stupide. Même les yeux implorant de Emma Stone n'y font rien, le temps se fait long.


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Pendant ce temps-là, c'est relâche au studio

Bref, ça sent la mauvaise nouvelle pour le Tisseur dont l'univers va se voir graduellement adapter au cinéma (à moins de grosse taclée au box-office - on croise les doigts). Les producteurs ont annoncé, tout heureux, vouloir dédier des films à des personnages emblématiques de l'univers dont Venom ou le groupe des Sinister Six (une alliance de "vilains"), tous ennemis héréditaires de Spider-Man. En attendant, ce second volet fait vraiment du mal au personnage, dont on imagine les fans tirer une moue déconfite quand vient le générique de fin.

Les habitués des films Marvel qui resteraient pour une potentielle scène post-générique en sont pour leurs frais : la Columbia et Marc Webb n'en ont rien à faire, et c'est une scène du prochain X-Men (produit par la Fox, un concurrent !), tombée du camion, qui se déballe sous nos yeux, sans avertissement ni contexte, et dont on n'accorderait pas grande attention si ce n'était qu'elle annonce déjà la misère du film de Bryan Singer. Bref, c'était déjà une affaire de gros sous qui avait poussé la Columbia à rebooter Spider-Man, y'avait pas de raison que ce soit encore différent avec cet épisode. Circulez, y'a tellement rien à voir qu'on se demande comment on a survécu aux 142 minutes précédentes.
Spider-Man no more.



3 commentaires:

Gourdeau a dit…

J'adore le titre de ce post :)

Anonyme a dit…

Complètement d'accord pour TAS2. Par contre, je ne sais pas comment tu arrives à entrevoir une merde pour le prochain X-men... C'est Bryan Singer quand même ! Je m'attends à du très bon perso.

mrWak a dit…

Anonyme, certes Bryan Singer a repris et "repensé" le film de super-héros mais il a perdu un peu le feu sacré depuis. Je ne suis pas du tout convaincu par les X-Men First Class de Vaughan non plus et ces retrouvailles à venir font un peu (beaucoup) forcées. Je ne sais pas comment l'expliquer mais j'ai l'impression de voir une bande de has been tenter un ultime retour au cinéma. Ca a l'air extrêmement lisse, en mode "on va retuer tout le monde comme dans X-Men 3", puisque la storyline de Days of Future Past s'y prête. On verra hein !