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mardi 14 mai 2013

Sortie ciné : Iron Man 3, de Shane Black


Shane Black, Iron Man 2, Iron Man 3, Robert Downey Jr., Kevin Feige, Stan Lee, Rebecca Hall, Guy Pearce, Ben Kingsley, Gwyneth Paltrow, Jon Favreay, James Badge Dale, Thor, Captain America, Ant-Man, Guardians of the Galaxy, Avengers, Don Cheadle,

  Après un deuxième épisode particulièrement faible qualitativement, quelle ne fut pas la surprise d'apprendre que Shane Black, grand ponte du buddy-movie des années 80 allait officiellement s'atteler au troisième épisode (renvoyant enfin le réalisateur Jon Favreau à son second rôle de Happy Hogan, garde du corps de Tony Stark). Après le carton mondial de Avengers, qui a donné l'avantage au personnage d'être dans une position inédite, le leader naturel du groupe (devant Captain America) est au centre de toutes les attentions et cet Iron Man 3 porte le lourd fardeau d'être le premier film d'une nouvelle phase précipitant tout l'univers Marvel au cinéma (les seconds volets de Thor et Captain America en production, suivis des petits nouveaux Ant-Man et Guardians of the Galaxy, qui tambourinent déjà à la porte).

D'entrée, les circonstances font qu'on est en confiance, dans une machinerie certes bien rodée qui ne s'est jamais vraiment distingué de la masse, que ce soit par sa réalisation, ses choix d'intrigues ou son show crâneur permanent. Mais Iron Man 3 possède un chouette casting de belles gueules qui le distingue enfin de la masse : passés les habitués, ce sont Rebecca Hall, Guy Pearce, Ben Kingsley  et James Badge Dale (de Rubicon, ici méconnaissable) qui prennent en charge le destin immédiat de tête de fer. Soit un vivier de talent qui n'aura l'occasion d'exister que si le scénario leur en donne l'opportunité - mais qui est encore une fois régulièrement castré dans les grandes largeurs par le système Marvel, très adepte du minimum syndical (d'autant plus quand on sait la place que prennent le finalement détestable Tony Stark et son ego). Et on sent que Shane Black en fait les frais, malgré la patte très définissable qui essaie de s'inscrire en filigrane. Avec cet épisode, Iron Man 3 n'est que le second film du réalisateur (Kiss Kiss Bang Bang remonte à 2005) et on sent comme la lourde machinerie de blockbuster peut peser sur un homme. Le réalisateur n'a pas vraiment l'expérience de filmer de grosses scènes d'actions et fait de son mieux pour réaliser des scènes, singulièrement violentes, noyées dans les effets spéciaux.

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La relation Tony/Pepper Potts prend enfin un tour sérieux malgré les quiproquos

  Inspiré en partie de comics écrits par le grand Warren Ellis (parmi lesquels Extremis et les premiers arcs de la série Invincible Iron Man), le film a de quoi faire et est même vraiment généreux quant aux thématiques qu'il aborde - et ce, même si la plupart sont traitées par dessus la jambe. En effet, peu de surprises dans cet épisode, dont le rythme saccadé fait du tort aux séquences de comédie comme d'action, où un singulier problème de découpage se fait vite sentir. Moins linéaire que Iron Man 2 (qui demandait franchement à se faire achever), ce troisième épisode part rapidement dans tous les sens quitte à laisser des trous béants dans sa narration. En résulte une intrigue fanfaronnante, clairement sacrifiée sur l'autel de la série B de luxe, dans laquelle on se permet beaucoup d'excès : soldats mutés, bombes humaines, scientifiques fous et une anomalie tirée du comic-book où Gwyneth Paltrow enfile les gants de l'armure. On finit par prendre le tout à la rigolade, surtout dans son final étourdissant et pas si honteux où un ballet de robots prend le pas sur une action en tous points irréaliste mais carrément réjouissante (avec en guise de climax, ce sublime plan de Robert Downey Jr. bondissant dans une armure en vol).

Iron Man 3 rejoint aussi une autre tradition, celle du film typiquement 'américain' de Noël, chère au réalisateur : l'intrigue générale se passe autour des fêtes et un jeune garçon se retrouve responsable du héros déchu, trouvant encore dans la compagnie de l'énergumène Tony Stark le merveilleux dont il a besoin. La magie au travers des yeux d'un enfant, rien que ça. Le film renvoie alors un moment à certaines productions d'antan, dont la référence la plus évidente serait Last Action Hero, sur lequel Shane Black avait d'ailleurs retravaillé le scénario : plus de doutes à avoir sur les intentions du réalisateur, quand on frôle ainsi du bout des doigts le buddy-movie, où deux personnalités opposés s'entraident le temps de quelques séquences.

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  Dans le souci qu'a eu Shane Black de vouloir revenir à des enjeux plus communs, dans une intrigue géopolitique plus crédible (à base de batailles d’égos), le film trouve un twist audacieux autour du Mandarin, dont la finalité semble être de ne pas vouloir en rajouter trop dans le folklore de comic-book. Comme si l'inclusion du Mandarin, némésis fondamentale de Iron Man, ne pouvait pas avoir sa place dans l'univers formaté du héros tel que pensé par Marvel (et maintenant Disney) au cinéma. Les lecteurs du comics vont lyncher Shane Black, les autres y verront une tentative irrévérencieuse de désamorcer le ton trop sérieux pris par les dernières productions du genre - ou au choix, la volonté de casser le stéréotype du méchant oriental tel que créée à l'époque. Un point cependant : cette valse permet de justifier le casting de Ben Kingsley dans le rôle, alors qu'à l'époque on s'indignait qu'un acteur britannique puisse jouer un rôle dévolu à un acteur asiatique.

L'évidente qualité de la trilogie est aussi ce qui la tire par le bas : Robert Downey Jr. vampirise tant le personnage qu'on ne voit rien d'autre autour ; le premier a en faire les frais est Don Cheadle en War Machine, dont on se contrefout toujours autant (l'écriture du personnage est particulièrement faiblarde). Le show permanent du personnage de Tony Stark, véritable Johnny Depp de blockbuster (période Pirates des Caraïbes et bientôt Lone Ranger), empêche toute possibilité d'empathie quant à ce qu'il traverse. C'est particulièrement vrai dans l'une des séquences "chocs" du final, où un bon mot abat bien vite les douleurs terrassantes de l'âme.
L'alcoolisme inhérent au personnage est une fois de plus passé sous silence au au profit de crises d'anxiété héritées des évènements de New-York dans Avengers. Un état de fait qu'on nous impose un peu vite, tant le film navigue entre grosse farce et sérieux imperturbable au cours de ses 2h10, malgré les évidents efforts d'humanisation du personnage (avec enfin un travail sur la relation qu'entretient Tony avec Pepper). Le traitement est malgré tout très schématique dès qu'on en vient aux sentiments, vite noyés sous un humour banal et passe-partout.

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Un volontaire pour enfiler la combinaison de super-héros ?

  Robert Downey Jr. a annoncé en avoir fini avec le personnage mais Kevin Feige, responsable de Marvel Studios, prend bien sûr déjà les devants en annonçant voir un destin à la James Bond concernant le personnage, quitte à en remplacer son interprète principal pour les volets suivants. À voir, tant Hollywood semble incapable de planifier à long terme, malgré les récents efforts de la Marvel pour unifier son univers sur grand écran. En attendant, Iron Man 3 est plutôt une bonne surprise, et sans doute le film le plus intéressant des trois, à défendre pour les qualités mises en avant par son réalisateur malgré la marge de manœuvre extrêmement étroite laissée par le studio.


Trailer :




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